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LUTTEZ CONTRE LES IDÉES REÇUES

"La nicotine des substituts nicotiniques est aussi nocive que celle des cigarettes"

POURQUOI C’EST FAUX ? (1,2,3)

Le pouvoir addictif de la nicotine est fortement lié à son mode d'administration et à la durée de libération dans le cerveau. La nicotine inhalée quand on fume une cigarette est absorbée rapidement : elle atteint le cerveau en 7 secondes ! Les cigarettes contiennent aussi des additifs qui maximisent la vitesse de libération et la quantité de nicotine délivrée. La nicotine des substituts nicotiniques se diffuse très lentement à travers la peau (pour les patchs) ou lentement par la muqueuse buccale (pour les formes orales) : il n’y a pas de pic de nicotine, son potentiel d’addiction est faible. De plus, les substituts contiennent de la nicotine, mais pas toutes les substances toxiques que l’on peut retrouver dans la fumée du tabac.

"Ça ne marche pas sur moi : même avec un substitut, j’ai encore envie de fumer"

DES SOLUTIONS EXISTENT ! (1)

Si on vous a prescrit des substituts nicotiniques et que les signes de manque nicotinique persistent, la dose n’est peut-être pas suffisante. Consultez votre professionnel de santé, qui pourra adapter la dose à votre situation. Si, à l’inverse, vous ressentez des nausées, des tremblements, ou avez la bouche pâteuse, vous êtes peut-être en surdosage : là aussi, consultez votre professionnel de santé pour réajuster le traitement si besoin.

"Je m’inquiète d’une possible dépendance aux substituts nicotiniques"

Expliquer que la cigarette est le danger, pas la nicotine

Commencez par rassurer vos patients et corrigez les idées reçues : la nicotine est la principale substance addictive du tabac, mais ce sont les autres constituants qui sont à l’origine de l’effet délétère sur la santé.(5)

Rappeler l’utilité des traitements nicotiniques de substitution et la durée de traitement habituelle

Vous pouvez réaffirmer l’intérêt du recours aux substituts nicotiniques : ils permettent aux fumeurs d’augmenter jusqu’à 70% les chances de réussite lors d’un sevrage tabagique.(6)

2 actions principales :

  • Diminuer l’envie de fumer

  • Réduire les symptômes de manque

Vous pouvez aussi évoquer le fait qu’un substitut soit une aide à la transition jusqu’à l’abstinence totale du tabac et que l’arrêt du tabac se fait sur le long terme : dans la majorité des cas, le traitement dure de 3 à 6 mois. Il peut être plus long si nécessaire. Les doses sont diminuées progressivement.(7)

Rassurez vos patients : le potentiel d’addiction des produits de substitution nicotinique est bien inférieur à celui des cigarettes. Cela peut s'expliquer par la vitesse d’absorption de la nicotine qui est généralement plus faible via les substituts nicotiniques.
La plupart des personnes arrivent à arrêter les substituts sans inconfort : moins de 10% des patients sous substituts nicotiniques continuent de les utiliser à long terme.(4)

"Arrêter de fumer est une question de volonté"

POURQUOI C'EST A LA FOIS VRAI ET FAUX ? ⁽⁸⁾

Le tabac est une drogue qui engendre une dépendance physique, psychologique et comportementale. Certes, le travail personnel est essentiel dans l’arrêt du tabagisme, mais des conseils professionnels et un traitement médicamenteux sont associés à des taux de réussite supérieurs aux tentatives spontanées.

"Fumer atténue mon stress / mon anxiété" POURQUOI C'EST FAUX ?⁽⁹⁾

Les sujets fumeurs anxieux ont tendance à fumer plus de cigarettes par jour et ont plus de difficultés à arrêter de fumer que les fumeurs non anxieux.

Une boucle rétroactive d'aggravation de l'anxiété se développe avec la croyance de l'impossibilité de se passer de tabac. Beaucoup de fumeurs pensent atténuer leur stress grâce à la cigarette, alors qu’en réalité, ce stress est un symptôme qui découle du manque de nicotine.

"Le sevrage entraine des symptômes similaires à l’anxiété"

POURQUOI C'EST VRAI ? ⁽¹⁰⁾

L’anxiété est un symptôme du sevrage tabagique. Son niveau augmente dans les trois premiers jours suivant l’arrêt du tabac et cette sensation persiste environ deux semaines.

Une prise en charge adaptée, et notamment des conseils autour de la gestion des émotions, peuvent être bienvenus chez un grand nombre de fumeurs, notamment ceux qui se trouvent en difficulté d’arrêt.

"Le tabagisme peut entrainer des états dépressifs" POURQUOI C'EST VRAI ? ⁽⁹⁾

La relation entre dépression et tabagisme est bidirectionnelle : la dépression peut favoriser le tabagisme et le tabagisme peut favoriser les troubles dépressifs.

1. Benkel, J. et Borgne, A. Prévention : les aspects pratiques du sevrage tabagique. Oncol. Thorac. Springer. 2011;1-15.
2. Les substituts nicotiniques. Dépliant INPES 220-07 165-DE.
https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/Substituts_tabac.pdf [Consulté le 10/09/2024].
3. Le Houezec, J. Rôle of nicotine pharmacokinetics in nicotine addiction and nicotine replacement therapy : a review. Int. J. Tuberc. Lung Dis. 2003;7(9):811-819.
4. West, R. et al. A comparison of the abuse liability and dependence potential of nicotine patch, gum, spray and inhaler. Psychopharmacology. 2000;149:198-202.
5. Wilson, S. Partos, T. McNeill, A. and Brose, L. S. Harm perceptions of e-cigarettes and other nicotine products in a UK sample, Addiction. 2019; 114, 879– 888. (Etude réalisée via internet entre 2012 et 2017 au Royaume-Uni, auprès de 1720 personnes ayant fumé ou arrêté de fumer au cours de l'année précédente , sur un échantillon représentatif de la population.)
6. Ameli.fr. Les astuces pour arrêter de fumer et le sevrage. 25 octobre 2023.
https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/tabac/astuces-arreter-fumer-sevrage [Consulté le 10/09/2024].
7. ARS Bretagne. Assurance Maladie Bretagne. Mémo substituts nicotiniques. Mis à jour en 2021.
8. Schuurmans, M., Müller, M., Pfisterer, J., Clair, C. & Karrer, W. Traitement pour l’arrêt du tabagisme chez les personnes atteintes de BPCO. Forum Médical Suisse. 2015 ; 15(49) : 1155–1158
9. Dervaux, A. & Laqueille, X. Tabagisme et comorbidités psychiatriques (Méta-analyse de 78 études cas-témoins). Presse Medicale. 2016 ; 45 : 1133–1140 .
10. Dupont, P., Reynaud, M., Aubin, H.J. Stress et tabagisme des consultants en tabacologie. Revue Medicale de Liege. 2012 ; 67(4) : 195-201.

FR-ACA-2400020

Dernière mise à jour: novembre 2024